Michael Rubbo— peintre du village

Michael Rubbo — peintre du village 

Michelle Prévost

Morin-Heights foisonne d’artistes dont l’œuvre est empreinte de leur vécu au sein de notre communauté. Dans les années 1990, Michael Rubbo est l’un de ceux que l’on voyait installé à son chevalet, peignant une scène typique de notre village. Cinq de ses œuvres sont illustrées en couleur dans la revue Porc-épic, édition #9, publiée en 2010. Michael aimait peindre ces scènes captées sur le vif et a fait don à la communauté de dizaines de tableaux représentant notre quotidien villageois; quelques-uns ornent les murs des bureaux de l’hôtel de ville.

Originaire d’Australie, Michael possède une maîtrise en communication de l’Université Stanford de Californie. Il a œuvré pendant 25 ans à l’Office national du film du Canada à Montréal à titre de producteur, réalisateur et scénariste. Passionné de nature et de ski de fond, il a vécu à Morin-Heights pendant de nombreuses années.

Homme aux multiples talents, dont l’art ne connait pas de limite, Michael se dit aussi peintre du dimanche. Son livre Travels with My Art met en lumière l’importance qu’il accordait à peindre des scènes de Morin-Heights ‘in situ’. «Lorsque les gens s’arrêtaient pour observer mon travail «, disait-il, «je les invitais souvent à donner un coup de pinceau sur ma toile.’ Un jour, un passant m’a dit qu’il allait construire des condos sur la montagne du centre de ski. ‘Vous allez vraiment faire ça à une si belle montagne?’ lui ai-je demandé.  ‘Pourquoi ne pas la peindre ?’ et Rubbo de continuer ‘Soyez inspiré par toute cette énergie qu’elle dégage. Faites votre marque, mais ne laissez aucune trace. La peinture est vraiment un excellent moyen de s’approprier un paysage sans pour autant le posséder».

Durant son mandat à l’Office national du film, Rubbo a réalisé de nombreux films traitant de sujets canadiens. Son documentaire Log Cabin, réalisé en 1976, met en scène Lionel Bélisle, le bâtisseur de Morin-Heights, et quatre de ses compagnons. Ce film, à valeur patrimoniale, relate toutes les étapes de la construction des traditionnelles

maisons en rondins, depuis l’abattage des arbres jusqu’à la fête célébrant l’inauguration de la nouvelle “loggie».

Michael a développé l’art de peindre dans la nature en étudiant l’œuvre de Vincent Van Gogh.  Pour comprendre pleinement les techniques du maître, Rubbo a copié une trentaine de ses toiles. “Mes copies de Van Gogh (parfaitement légales; Vincent copiait aussi ses propres œuvres) sont devenues une histoire en soi lors du lancement de mon film Vincent et moi”, nous dit Michael; ce film lui a d’ailleurs valu le prestigieux Emmy Award en 1980. On apprécie également son grand talent dans Waiting for Fidel, une production qui a grandement contribué à la renommée internationale de Michael. Aujourd’hui encore, ce film est étudié dans les grandes écoles de cinéma du monde entier.

Michael est une personnalité bien connue dans son Australie natale. Il est le co-fondateur de Film Australia, organisme dont la mission est de promouvoir les productions nationales.  En 1996, il est nommé à la direction du département des films documentaires à l’Australian Broadcasting Corporation (ABC TV).

Aujourd’hui, âgé de plus de 80 ans, Michael et sa famille vivent à Avoca Beach, près de Sydney. Au cours de sa longue carrière Michael a produit plus de 50 films et a inspiré de nombreux grands documentaristes, dont Michael Moore. Mais, notre communauté se souviendra toujours de Michael Rubbo pour l’ensemble de son œuvre picturale réalisée à Morin-Heights.

Les scènes du centre-ville de Morin-Heights ont dominé l’art de Michael Rubbo dans les années 1990. Plusieurs de ses tableaux font partie de la collection de la municipalité à l’hôtel de ville.